Sur la voie du shandarien, le silence ou Sigaliá (Σιγαλιά) (1) est une posture mentale et une attitude qui consiste à s’abstenir d’émettre volontaire des pensées et émotions, lesquelles peuvent être traduite sur le plan physique et biologique par le son et le verbe.
Ainsi en conservant le silence, on ne diffuse pas son énergie de vie plus que de raison. Ce qui permet de la conserver pour sa vivance et son accomplissement. Mais ce silence est aussi la manifestation d’une forme de la maitrise de soi, de son esprit et pensées.
Pour l’initié, il n’existe pas un seul silence, mais 3 silences/Sigaliá différents ayant chacun une fonction donnée dans la pratique shandarienne.
Le premier Sigaliá est le silence envers soi-même.
Il est ainsi un silence mental et par extension, le silence verbal. Dans ce silence envers soi-même, l’initié s’abstient de penser volontairement et de communiquer sa pensée par le verbe. Ce qui lui permet de:
- rester dans le momentum (l’instant présent) pour voir
- être en réceptivité mentale pour la télépathie
- être dans l’armonia et l’anamoni
- économiser ses forces de vie
Le second Sigaliá est le silence envers le cercle.
Comme pour le silence envers soi, il est également un silence à la fois mental et verbale. Mais diriger vers le cercle et ses membres. Dans ce sens, l’initié s’abstient de bavarder et de parler pour ne rien dire. Ce qui lui permet d’être mentalement disponible pour les sessions en assemblée sur l’Energia. Notamment pour:
- Les unifications
- Les rites et cérémonies shandariens
- Les célébrations shandariennes
- L’apprentissage des exercices psi
Enfin, le silence envers le cercle est aussi un signe de respect envers ce dernier, son énergie et ses actions.
Le troisième Sigaliá est le silence envers les non-initiés
Le troisième et dernier silence est celui que l’initié fait envers les non-initiés afin de conserver intact le sceau du secret et ainsi protéger, conserver ce qui doit l’être. Enfin, dans certaines situations le nécessitant, le silence (le son) est complémentaire à l’invisible (la vision). L’union du silence et de l’invisible, l’Aóratos (Αόρατος) permet de rester cacher et donc de se conserver, se préserver des actions d’un prédateur. Car on ne peut attaquer que ce que l’on perçois. On observe, mais on ne parle pas. On fait silence, on se fond dans le silence pour devenir ce silence, le Sigaliá.
Le Sigaliá est une vertu
Dans le cercle, le silence est aussi une vertu qui crée les causes et conditions nécessaire à l’harmonie avec le cosmos et l’accomplissement de l’être cosmique manifesté en un initié, un shandarien. Ainsi le silence est présent dans la majorité des pratiques shandariennes et actions de l’initié.
Si le silence est une vertu, alors son antonyme, le bruit émit par la pensée et le verbe est mal vue. De ce fait, les moulins à paroles ou pipelettes de service sont pas très appréciées. Il faut ainsi se rappeler que dans le cercle, on ne communique que si cela est nécessaire à notre équilibre physiologique et accomplissement de soi, autrement on s’en abstient en gardant l’un des 3 silences. Les shandariens sont par conséquent peu loquaces et peu sujets aux conversations stériles et sans grand intérêts. Ce qui rejoint dans un sens, la nature des personnes introverties.
(1) Le mot grec Sigaliá fait référence au silence non pas de parole, mais au silence des lieux pour exprimer le calme et la quiétude d’un endroit. Or, pour un shandarien, le silence de la conscience et du corps se fondent avec la quiétude des lieux pour devenir le silence de ces mêmes lieux dans une relation de symbiose et d’harmonie avec le tout. C’est pour cela qu’on utilise le terme Sigaliá au lieu d’utiliser le mot siopí (σιωπή) qui est le silence verbal. Ce n’est donc pas ici une erreur de vocabulaire.